La liseuse, Robert James Gordon (1877)

Ce site est le journal de mes découvertes au pays des merveilles des arts et des lettres.

Il est dédié à la mémoire de mon père, Pierre-Henri Carteron, régisseur de l'atelier photographique du Centre Georges Pompidou où il a travaillé de 1977 à 2001.

Un cancer de la gorge lui a ôté la voix. Les mots sont restés coincés en travers.

A ma mère qui m'a nourrie du lait de ses rêves.

"Ecrire, c'est rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" (La part manquante, Christian Bobin).

dimanche 11 mai 2014

Au cimetière du Père Lachaise

Photo : Jacky Chriqui (mars 2013)

Je suis auprès de toi, mon amour, drapée de chagrin dans ton linceul. Mes larmes fleurissent ton corps sous mes paupières tandis qu'au creux de mon oreille ton coeur bat à la place du mien. Le feu de ma poitrine où crépitent tes baisers embrase les branches mortes au passage des amants. Nos âmes s'envolent parmi les corbeaux à travers un ciel de prières.

mardi 6 mai 2014

Littérature au féminin à Suresnes

A gauche : affiche de la Ville de Suresnes pour la 6ème édition du Forum des Femmes
A droite : Sappho, poétesse grecque de l'Antiquité (Hulton Archive/Getty Images)

En me promenant dans le petit jardin de la Mairie de Suresnes, je me suis arrêtée devant une série de photographies réalisées par Tiphaine Lanvin dans le cadre de la 6ème édition du Forum des Femmes consacré cette année à "la littérature au féminin". Il s'agit de portraits de femmes, maintenant exposés depuis deux mois, qui suivent les cours de "Français langue étrangère" au Relais de Sarah (association qui dispense bénévolement des cours de français aux Suresnois d'origine étrangère).

Munie de mon téléphone portable, j'ai choisi de prendre des clichés de Brigitte et Clothilde qui nous font découvrir une écrivaine de leur pays d'origine. Elles tiennent chacune leur ouvrage contre leur poitrine, ce qui n'est pas anodin. En effet le mot "coeur", contenu dans le titre, désigne à la fois l'organe moteur de la vie et le siège des sentiments. Un vrai bel hommage à la puissance de la littérature qui nous maintient non seulement en forme (on parle actuellement des bienfaits de la bibliothérapie quant à l'amélioration des états dépressifs), mais nous permet également de pénétrer l'esprit d'une multiplicité de personnages et d'éprouver, à travers la richesse de leurs destinées, une palette infiniment nuancée d'émotions.

Si dans certains pays, il est encore difficile voire dangereux pour les femmes de se revendiquer "écrivaine", en France, elles ne représentent que 3,7% des personnalités citées dans les manuels scolaires où elles sont davantage étudiées en tant que sujets (de romans, poèmes et autres oeuvres) qu'en tant que créatrices ou artistes. C'est pourquoi la Ville a adopté, au sein de son plan d'actions pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale (élaboré en 2012), plusieurs mesures visant à promouvoir l'action des femmes dans les domaines culturels, artistiques, scientifiques ou sportifs.


A gauche : Brigitte présente Le Coeur à rire et à pleurer de Maryse Condé (Guadeloupe)
A droite : Clothilde présente Le Coeur cousu de Carole Martinez (Espagne)